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Publié par Orbe

Une approche différente, innovante et collaborative de l'enseignement sans reconnaissance ?  #jesuisprofesseurdocumentaliste


Aujourd'hui les enseignants sont priés plus que jamais de travailler autrement, de co construire avec les élèves, de les amener à investir le domaine de l'apprentissage et de la citoyenneté...

La tragédie que constitue la tuerie au journal Charlie Hebdo met en lumière le nécessaire travail d'éducation aux valeurs Républicaines qui dessinent le profil d'un citoyen conscient et actif. 

C'est exactement ce que fait le professeur documentaliste !

- Il amène l'élève à analyser les sources,  la fiabilité et la pertinence des données qui foisonnent à portée de main.

- Il est au coeur des médiations du savoir.
- Il est passeur d'une littérature transmettrice de valeurs.

- Il est acteur de la formation de l'élève et de son orientation.

- Il sollicite la participation active de l'élève dans ses pratiques pédagogiques.

- Il dissémine, tout le long de l'année, à tous les niveaux de classe, un savoir être qui n'est pas sans nécessiter aussi des savoirs et compétences utiles.


Au lendemain des attentats, la plupart des Centres de Documentation et d'Information ont permis aux élèves de s'exprimer avec des murs de paroles mais aussi de trouver une information dense et complexe sur les faits afin de repenser les événements et de mettre en lumière ses différentes dimensions.

Ce travail de réaction, de proposition et de pédagogie a contribué très certainement à apaiser les esprits et rendre possible et compréhensible la minute de silence.

Mais c'est en réalité tous les jours que le C.D.I. est un véritable sas de décompression, de sécurité, de parole qui favorise la mise en place d'une vie en collectivité apaisée et vivante. Personnellement, il ne m'est pas possible de me reconnaître dans le profil du professeur documentaliste figé dans sa tour.

 

Ce rôle permanent de professeur documentaliste exige une préparation en amont de séances qui détaillent objectifs, outils, et évaluations. 

- Il est présent au Conseil pédagogique, CESC, au Conseil d'Administration et transmet des informations utiles sur les élèves aux professeurs principaux et de discipline.

- Il évalue et note les jeunes notamment lorsqu'il participe aux jury d'Histoire des Arts, aux rapports de stages ou encore aux dossiers et TPE. Il intervient dans la validation dles compétences du B2i et du Socle commun.

- Il publie son travail sur le site de son Académie, sur son blog, sur Eduscol...
- Il s'engage et échange dans des réseaux innovants comme les Moocs afin de toujours se former et repenser sa manière de travailler.

- Il veille, publie sa veille, diffuse son travail... et même parfois ses réflexions !


Le fil qui relie nos missions, la raison même de notre existence me semble être celui de cette pédagogie "nouvelle" qui transforme l'élève en apprenant actif, qui vise à une intégration harmonieuse dans une société qui se devrait de rester ouverte et accueillante pour tous.   

Et pourtant, il ne semble pas que l'on soit en train d'obtenir la reconnaissance due... les derniers textes comme "la présentation des décrets d'août 2014."  reçue cette semaine dans nos mails se contentent de réaffirmer l'idée de 30+6h sans évoquer à nouveau l'idée d'1h de cours=1h de préparation.

Or, lorsque vous accueillez toutes les heures entre 20 et 80 élèves, 30 heures par semaine, il n'est pas possible en même temps de préparer vos cours pour les séances à venir ni même d'effectuer la veille sur les réseaux.
Bien sûr, nous avons 6 heures par semaine prévues pour interagir avec nos partenaires extérieurs. Dans la réalité, elles sont déjà utilisées afin de visiter les expositions, découvrir les nouveautés en librairie, aller échanger des ressources avec les établissements environnants, lire aussi ! 


L'espoir apporté, certainement à tort par le décret promulgué le 20 Août 2014, ne pourra cependant pas être ignoré. Aux multiples questions qui surgissent sur les réseaux sociaux et listes de diffusion, ne répond pour l'instant que le silence. Celui de l'indifférence ? de la gêne ? de la réflexion ?

 

2015 devra être l'heure des choix à défaut de risquer de désespérer une profession qui a toute sa place dans l'école nouvelle qui nous reste à construire avec des classes décloisonnées et une approche collective et participative. 
 

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