La chose, Eli Hovdenak, La joie de Lire, 2022

Un couple de canard découvre, dans une zone humide, un objet rond. Il s'interroge sur sa nature et décident de l'amener avec eux. Que vont-ils en faire ? 

Un album qui prend les teintes de l'aquarelle pour nous plonger dans un monde  où les contours restent à définir par le lecteur. Seuls les personnages et quelques éléments semblent soulignés à la craie grasse. 

Le titre nous plonge dès l'entrée dans l'expectative. De quoi parle-t-on ? En réalité, nous avons bien immédiatement une idée, mais là n'est pas réellement le sujet puisqu'il s'agit en fait de questionner et de voir ce que révèle ces interrogations des personnages.  

Tout au long du récit, jusqu'à sa chute, les canards vont rester cloisonnés dans leur présupposé. Pour l'un il s'agit vraisemblablement d'une planète, pour l'autre, d'une bombe.

L'interrogation portera donc plus spécifiquement sur les conséquences possibles de leur choix quant au devenir de la chose. 

Ces avis reflètent déjà la personnalité de chacun, ses peurs et ses attentes.  Ainsi là a vue de la poussette, s'échappe en creux un fort désir de maternité. 

Il y a aussi la crainte que le bien qu'ils se sont accaparés puisse tomber aux mains d'autres, qu'il provoque des dégâts ou encore qu'il s'abîme. 

Pourquoi prendre dans la nature quelque chose dont nous n'avons pas besoin et dont nous devenons aussi tôt responsables ? 

Les deux canards ne savent absolument pas s'ils doivent garder la chose ou s'en débarrasser. Elle envahit progressivement tout leur quotidien. Il faudra bien pourtant se décider. 

J'ai aimé la manière dont l'histoire s'enroule jusqu'à devoir éjecter en quelque sorte la chose qui a rempli son rôle de projection des sentiments des canards. 

Cet ouvrage permettra de jouer avec le lecteur à s'interroger et à approfondir ses réflexions : quelle est cette chose pour toi ? Pourquoi ? Qu'en ferais-tu ? Comment ? 

9782889085736
14,90 euros
17 x 23 cm
64 pages