Indians : L'ombre noire de l'homme blanc, Tiburce Oger, Grand Angle, 2022

Seize peintures de la destruction des terres et de l'identité indienne. 

Un recueil d'histoires qui accueillent de très différents dessinateurs, par leur technique et leur univers.

Il existe cependant un fil chronologique et narratif tout au long du livre. Le lecteur retrouve un personnage ou un élément de l'histoire précédente, ce qui donne une unité à l'ensemble et un sentiment de continuité. 

Si les images sont belles, les propos sont rugueux, à la hauteur des faits historiques. En effet, il s'agit de l'accaparation des terres et de ses ressources et de la transformation des hommes qui sont différents, en objet. 

Le récit commence avec la présence d'un très vieil indien relégué comme figure de foire. Il évoque ensuite les tentatives des Indiens pour se battre puis pour survivre. 

Enfin, il sera question du sort des rescapés : de leur parcage dans des réserves et des écoles de redressement pour les jeunes Indiens, nombreux à y mourir. 

Mais chapitres préférés sont "Le cri du chien" dans lequel le récit est fait du point de vue de cet animal et "La danse du soleil" pour la logique de son scénario et le découpage des cases.

Nous pouvons noter aussi "Jozen' pour sa modernité et "Sauvageons" pour l'espoir qu'il permet de garder en l'homme avec une belle figure d'homme noir en contre-point. Mais toutes les histoires sont belles et intéressantes.

Seul regret, je n'ai trouvé que deux noms d'autrices, confinées aux couleurs, que je tiens à citer. Il s'agit d'Emilie Beaud dans "Le royaume de Barataria" et Jocelyne Charrance pour "Deux traits dans le ciel". 

Un livre beau et fort qui fait écho avec la manière dont nous détruisons la planète et ceux qui paraissent différents de nous. 


9782818998229
19,90 euros
32 x 24 cm
120 pages
Niveau Lycée Adulte